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liasminefodil

La photographie en prose

Dernière mise à jour : 14 oct. 2020


Elle nous communique ses états d’âme les plus profonds, ces tumultueux combats intérieurs ...


Sonia Merabet alias Moulet E’shesh est photographe, mais aussi vidéaste et styliste. Son univers photographique est surprenant mais pas simple à décrire. Je vais tout de même m’y atteler, pour le faire du mieux que je peux, en analysant seulement ses travaux personnels.

© Sonia Merabet


Sonia nous propose des images qui posent plus de questions qu’elles n’apportent de réponses, surtout lorsqu’on vient de les découvrir. Elle arrête le temps au moment où on ne s'y attends pas!

Elle privilégie les ambiances sombres mais pas spécialement la sous exposition. Elle capture l’obscurité, un peu à contre courant du principe même de la photographie, qui est de toujours chercher la lumière avant de déclencher. Son choix des tons froids ainsi que son goût pour les fragments et les ombres ajoutent du mystère à ses oeuvres. Et pour accentuer encore cet effet, elle nous montre des personnages dont on ne distingue pas toujours clairement les visages. Sonia, donne juste assez d’éléments pour inviter l’observateur à commencer une interprétation.


Dans la majorité des images de la photographe, le noir est saisissant et parfois les contours sont flous; ce qui amplifie davantage leur profondeur. Elle semble attirée par le crépuscule et les scènes nocturnes, ces instants semblent s’allonger car elle nous emmène en balade.


© Sonia Merabet



Elle a réalisé beaucoup de portraits et d'autoportraits, et quel que soit le lieu où Sonia photographie, elle sait comment intégrer ses personnages à l’environnement dans lequel ils se trouvent. Nous retrouverons fréquemment des ombres et des reflets dans ses images, ce qui crée parfois une confusion entre le sujet et son environnement, on ne sait plus ce qui est la priorité, le personnage ou ce qui l’entoure. Nos yeux feront des va-et-vient permanents à l’intérieur du cadre pour essayer de comprendre le sens de qu’ils voient. Plus on avance dans notre contemplation de ses productions, plus ’on perd le sens des réalités... On se perd quelque part entre le réel et l’onirique sans pour autant que les deux ne s'opposent. Comment fait elle?

Je me permets d’avancer que c’est parce qu’elle nous communique ses états d’âme les plus profonds, ces tumultueux combats intérieurs comme nous en avons tous, qu’elle arrive à nous communiquer ce sentiment paradoxal, ou encore le fait de photographier des moments qu’elle n’arrive pas à vivre pleinement. Il me semble qu’elle a laissé échapper ces propos un jour lors d’une conversation autour de son projet “Extraterrestre”. Je suis en revanche certaine qu’elle m’a dit qu’il s’agissait du projet qui lui avait le plus appris sur elle même et sur son rapport à la photographie.


© Sonia Merabet


Puisque nous évoquons ce projet qu’elle a réalisé à Djanet de nuit, je vais lui avouer aujourd’hui quelque chose. Lorsque j’ai découvert son travail pour la première fois avec cette série, je suis restée plantée devant ses photos pendant de longues minutes. Je n’avais rien compris! Je suis partie, puis un moment plus tard, je suis revenue, toujours rien... Je ressentais bien quelque chose, mais je n’arrivais pas à le définir…

J’ai dû voir et revoir ces images plusieurs fois avant de pouvoir leur donner un sens. Aujourd’hui encore, il m'arrive de ne pas avoir de mots pour expliquer les photos de Sonia. En revanche, elles provoquent toujours en moi un sentiment ambigu. C’est sans doute la force de son travail. Cette particularité a permis que certaines de ses photographies soient choisies pour devenir des couvertures de livres. Nous pouvons même affirmer qu’elles sont capables d’avoir tant de sens qu’elle peuvent englober un livre entier. Ce qui lui fait plaisir, mais ce qui lui fait encore plus plaisir c’est que des personnes ressentent quelque chose en regardant ses images et qu’ils s’y projettent. Finalement l’unique reconnaissance qu’elle accepte est de savoir que ses oeuvres sont comprises.


En revoyant le travail de Moulet E’shesh, j’ai constaté qu’elle accorde la plus grande importance à la diffusion de ses oeuvres pendant les expositions ainsi que sur Internet, notamment sur Instagram. Elle propose une scénographie qui permet de distinguer chaque histoire et apporte ainsi une dimension supplémentaire qui permet de structurer chaque oeuvre.


Il me semble bien que la photographie de Sonia est à consommer comme une poésie. Elle nous ouvre son être à travers ses images si toutefois nous arrivons à en décrypter le sens.



© Sonia Merabet


Pour télécharger la version PDF c'est par ici   
https://drive.google.com/file/d/1GwudRzsSOnUTLouhR695RebZs8gi5mAD/view 

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